dimanche 24 mars 2024

𝓛𝓪 𝓶𝓪𝓵𝓮́𝓭𝓲𝓬𝓽𝓲𝓸𝓷 𝓭𝓮 𝓓𝓾𝓫𝓵𝓲𝓷 (12)

 𝑱𝒆 𝒔𝒖𝒊𝒔 𝒕𝒐𝒖𝒋𝒐𝒖𝒓𝒔 𝒆́𝒕𝒓𝒂𝒏𝒈𝒆𝒓

Par : Moammar Atwi

𝐋𝐚 𝐯𝐢𝐞 𝐜𝐮𝐥𝐭𝐮𝐫𝐞𝐥𝐥𝐞 𝐞𝐬𝐭 𝐫𝐢𝐜𝐡𝐞 𝐝𝐚𝐧𝐬 𝐥𝐚 𝐫𝐞́𝐠𝐢𝐨𝐧, 𝐦𝐚𝐢𝐬 𝐜𝐞 𝐧'𝐞𝐬𝐭 𝐩𝐚𝐬 𝐬𝐮𝐟𝐟𝐢𝐬𝐚𝐧𝐭 𝐩𝐨𝐮𝐫 𝐮𝐧 𝐡𝐨𝐦𝐦𝐞 𝐪𝐮𝐢 𝐫𝐞𝐧𝐚𝐢̂𝐭 𝐝𝐚𝐧𝐬 𝐮𝐧 𝐚𝐮𝐭𝐫𝐞 𝐞𝐧𝐯𝐢𝐫𝐨𝐧𝐧𝐞𝐦𝐞𝐧𝐭. 𝐂'𝐞𝐬𝐭 𝐮𝐧 𝐠𝐫𝐚𝐧𝐝 𝐝𝐞́𝐟𝐢 𝐝𝐞 𝐦𝐨𝐧 𝐞𝐧𝐯𝐢𝐫𝐨𝐧𝐧𝐞𝐦𝐞𝐧𝐭
𝐯𝐞𝐫𝐬 𝐮𝐧 𝐚𝐮𝐭𝐫𝐞 𝐝𝐢𝐟𝐟𝐞́𝐫𝐞𝐧𝐭. 𝐉𝐞 𝐬𝐮𝐢𝐬 𝐞́𝐭𝐫𝐚𝐧𝐠𝐞𝐫 𝐢𝐜𝐢, 𝐛𝐢𝐞𝐧 𝐪𝐮𝐞 𝐣’𝐚𝐢 𝐛𝐞𝐚𝐮𝐜𝐨𝐮𝐩 𝐝'𝐚𝐯𝐚𝐧𝐭𝐚𝐠𝐞𝐬 : 𝐥'𝐚𝐢𝐝𝐞 𝐟𝐢𝐧𝐚𝐧𝐜𝐢𝐞̀𝐫𝐞, 𝐥’𝐚𝐢𝐝𝐞 𝐚𝐝𝐦𝐢𝐧𝐢𝐬𝐭𝐫𝐚𝐭𝐢𝐯𝐞𝐬, 𝐥’𝐚𝐢𝐝𝐞 𝐩𝐞́𝐝𝐚𝐠𝐨𝐠𝐢𝐪𝐮𝐞 𝐞𝐭 𝐝’𝐚𝐯𝐨𝐢𝐫 𝐥𝐞 𝐬𝐭𝐚𝐭𝐮𝐭 𝐝𝐞 𝐫𝐞́𝐟𝐮𝐠𝐢𝐞́ 𝐩𝐨𝐥𝐢𝐭𝐢𝐪𝐮𝐞 𝐞𝐧 𝐅𝐫𝐚𝐧𝐜𝐞.





Je suis étranger dans mon pays ! Oui, toujours étranger, envers les coutumes, certaines cultures, les mythologies populaires, la mentalité patriarcale et machiste, le discours religieux, et beaucoup d’habitudes sociales. Peut-être, je suis célibataire jusqu’à ce moment, car je ne veux pas d’une vie classique comme les autres. C’est étranger à notre tradition d’être célibataire après l’âge 30 ans.
Ma mentalité a été souvent influencée par des opinions étrangères, par une différente vue sur la vie. Je me sens mystérieux, soit dans à vis de ma communauté libanaise, ou de mon origine musulmane ou de nationalité. Je suis difficile à gérer, compliqué pour m’adapter.
J’avais pensé être toujours à l’opposé des autres, de ma famille, de ma communauté, de mes amies et amis. Je suis toujours contre le sacré et la politique, la tyrannie, la domination des milices, etc... J’étais religieux avants l’année 2000, mais je n’aimais pas l’hypocrisie des gens religieux. ,J’ai été touché par le discours du communisme, mais, je n’aime pas les pratiques ni la mentalité de communistes. J’étais toujours libre, malgré beaucoup de fautes que j’ai faites par affection sentimentale. C’est pour cette raison, j’ai pu faire des erreurs dans ma vie.
La Philosophie a changé ma vie, mais il fallu longtemps jusqu’au que je puisse prendre des décisions contre toutes ces factions. Je suis sorti de toute idéologie et des religions, et des parties politiques. Je suis seul, libre et indépendant depuis longtemps ; en conséquence, je suis satisfait, j’ai une conscience vivante.
En revanche, j’ai les mêmes problèmes en France, malgré les amis qui m’entourent, malgré le système laïc et la liberté d’expression. Je me sens comme étranger, certaines habitudes m’étonnent parfois, ainsi je me sens être dans une communauté conservative. Parfois, je me sens étranger si je fais une blague ou plaisanterie et que les autres ne rient pas. Ou si je fais quelque chose et vois la réaction négative des autres malgré la liberté que je remarque parfois limitée et pas toujours juste.
𝐋𝐚 𝐟𝐞𝐦𝐦𝐞 𝐫𝐞̂𝐯𝐞
J’ai pensé que je rencontrais une belle femme qui sera ma futur femme, mais dans 7 ans en France, je ne l’ai jamais rencontrée.
Peut-être, je suis idéaliste, extrémiste vis à vis des fautes, de la corruption, de l'injustice, du mensonge, de l'hypocrisie, de la discrimination et du racisme. Le sectarisme religieux et le mauvais usage de la religion me dégoûtent.
J'ai vécu en Arabie Saoudite deux ans et en l'Allemagne deux ans, ici en France depuis sept ans, mais souvent je me sens comme un étranger envers certains coutumes, certains comportements, certaines habitudes.
𝐋𝐚 𝐩𝐚𝐫𝐨𝐥𝐞 𝐝𝐞 𝐦𝐨𝐧 𝐩𝐞̀𝐫𝐞
Je me souviens toujours de la parole de mon père qui m’a dit une fois quand on entrait dans une mosquée : « Je ne t'obligerai pas à foi comme moi, tu es libre de croire et de penser comme tu veux » ; mais il a répété plusieurs fois devant moi dans ma vie, un proverbe arabe : « L’oiseau qui sorte de son essaim, il se perd ». À l’époque, je n’ai pas bien compris ce que mon père a dit ; mais maintenant je comprends bien.
J’ai remarqué les différences entre mon pays d’origine et le pays d’exil, mais je voulais exprimer mes sentiments réels dans ce texte que j’ai écrit le 5 mai 2020.

𝐋'𝐞𝐱𝐢𝐥 𝐜𝐨𝐦𝐦𝐞 𝐮𝐧𝐞 𝐚𝐮𝐭𝐫𝐞 𝐩𝐚𝐭𝐫𝐢𝐞

Qu’est- ce que l’exil signifie pour moi ? Pourquoi ai-je quitté mon pays, ma famille, mes amies et amis, les camarades de lutte pour le changement ? J’ai quitté mes souvenirs d’enfance, mes belles histoires, ma terre, ma maison, mes livres et l’archive des mes articles mes albums des photos, et mon oliveraie dans mon village du sud du Liban.
Beaucoup de questions parcourent ma tête, comme un détective, mais je me sens confus pour répondre. Je peux raccourcir le temps avec la phrase «la sensation d'aliénation pour la patrie est fatale ».
La peur des dommages physiques s’est manifesté, après que les hommes du régime corrompu m'ont menacé de mort, si je continuais à les critiquer.
𝐒𝐮𝐢𝐬-𝐣𝐞 𝐮𝐧 𝐥𝐚̂𝐜𝐡𝐞 ?
Oui, j’ai peur, je suis lâche, car l'âme est précieuse. Mais, au contraire, la lutte sans prix perd elle son éclat et son sens? Parfois, j'ai l'impression que l'exil n'est pas seulement un refuge contre la persécution, les guerres et la peur. C'est plutôt un climat favorable pour terminer ce que vous avez commencé.
Oui, l'exil est pour moi un espace généreux pour penser librement, loin des pressions du retard social, du militantisme religieux, de la terreur sécuritaire et de la stérilité politique.
Par contre, l'exil n'est pas facile. Il y a beaucoup de difficultés, comme parler une autre langue, vivre longtemps sans travail, sans logement indépendant, la difficulté de l’acceptation comme réfugié. Il y a un long trajet jusqu'à l'obtention des droits civiques dans mon nouveau pays.
L’exil n'est pas un pays idéal ; pour certains migrants, peut-être il faut dormir sous un pont ou dans un parc ou dans un Bunker sous la terre. Mais en comparaison de la situation de pays d’origine, c'est un paradis.
Ainsi je dois m'adapter à la culture, aux coutumes, à la vie sociale, à la mentalité et aux manières de communiquer avec les personnes, les entreprises, les directions d'état et aussi connaître les associations qui peuvent aider.


𝐌𝐚 𝐩𝐫𝐨𝐩𝐫𝐞 𝐩𝐚𝐭𝐫𝐢𝐞 ?
Malgré toutes ces difficultés, je vis l'exil dans une nouvelle patrie dont j’ai besoin, un pays d’exil dans lequel je me sens chez moi. C’est un pays qui m'embrasse, me respecte, me donne l'espoir d'une vie meilleure.
Les migrants vivent dans certains pays sans avoir les moindres droits de réaliser leurs ambitions à l’égard d’une profession ou bien de fonder de petits projets.
Mais en France ils se sentent vivre dans leur propre patrie, vu la liberté de choix et de travail, vu le droit de s’épanouir et de vivre dignement. Le système ici c’est "l'homme qu'il faut à la place qu'il faut".
À vrai dire, depuis que je vis en France je sens que la France est ma propre patrie, par contre au Liban et malgré les longues années que j’y ai passées, le sentiment était différent, car je me sentais comme un étranger dans mon propre pays. ».
À suivre

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Article épinglé

Pourquoi les Français accueillent les migrants chez eux ? (2)