mercredi 22 novembre 2023

𝓛𝓪 𝓶𝓪𝓵𝓮́𝓭𝓲𝓬𝓽𝓲𝓸𝓷 𝓭𝓮 𝓓𝓾𝓫𝓵𝓲𝓷 (7)

 𝑼𝒏 𝒇𝒍𝒂𝒄𝒐𝒏 𝒅𝒆 𝑪𝒍𝒂𝒊𝒓𝒆𝒕𝒕𝒆 𝑬𝒏 𝒎𝒐𝒏 𝒉𝒐𝒏𝒏𝒆𝒖𝒓 𝒂̀ 𝑫𝒓𝒐̂𝒎𝒆

𝐌𝐨𝐧 𝐣𝐨𝐮𝐫𝐧𝐚𝐥 𝐞𝐬𝐭 𝐜𝐨𝐧𝐭𝐢𝐧𝐮𝐞́ 𝐝𝐚𝐧𝐬 𝐥𝐞𝐬 𝐟𝐚𝐦𝐢𝐥𝐥𝐞𝐬 𝐟𝐫𝐚𝐧𝐜̧𝐚𝐢𝐬𝐞𝐬 𝐨𝐮̀ 𝐣'𝐚𝐢 𝐚𝐩𝐩𝐫𝐢𝐬 𝐩𝐥𝐮𝐬𝐢𝐞𝐮𝐫𝐬 𝐚𝐬𝐩𝐞𝐜𝐭𝐬 𝐝𝐞 𝐥𝐚 𝐜𝐮𝐥𝐭𝐮𝐫𝐞 𝐞𝐭 𝐝𝐞𝐬 𝐭𝐫𝐚𝐝𝐢𝐭𝐢𝐨𝐧𝐬. 𝐈𝐥 𝐲 𝐚 𝐝𝐞𝐬 𝐜𝐡𝐨𝐬𝐞𝐬 𝐪𝐮𝐢 𝐦'𝐞́𝐭𝐨𝐧𝐧𝐞𝐧𝐭 𝐜𝐚𝐫 𝐞𝐥𝐥𝐞𝐬 𝐝𝐢𝐟𝐟𝐞̀𝐫𝐞𝐧𝐭 𝐝𝐞 𝐦𝐞𝐬 𝐜𝐫𝐨𝐲𝐚𝐧𝐜𝐞𝐬 𝐬𝐮𝐫 𝐜𝐞 𝐦𝐨𝐧𝐝𝐞. 𝐌𝐚𝐥𝐠𝐫𝐞́ 𝐥𝐞𝐬 𝐝𝐞́𝐟𝐢𝐬 𝐝𝐞 𝐥'𝐚𝐭𝐭𝐞𝐧𝐭𝐞 𝐝𝐞 𝐦𝐨𝐧 𝐜𝐚𝐬 𝐝'𝐚𝐬𝐢𝐥𝐞, 𝐣'𝐚𝐢 𝐚𝐩𝐩𝐫𝐞́𝐜𝐢𝐞́ 𝐜𝐞𝐭𝐭𝐞 𝐧𝐨𝐮𝐯𝐞𝐥𝐥𝐞 𝐯𝐢𝐞 𝐚𝐯𝐞𝐜 𝐝𝐞𝐬 𝐩𝐞𝐫𝐬𝐩𝐞𝐜𝐭𝐢𝐯𝐞𝐬 𝐝𝐢𝐟𝐟𝐞́𝐫𝐞𝐧𝐭𝐞𝐬. 𝐋'𝐚𝐭𝐦𝐨𝐬𝐩𝐡𝐞̀𝐫𝐞 𝐢𝐜𝐢 𝐞𝐬𝐭 𝐭𝐫𝐞̀𝐬 𝐚𝐠𝐫𝐞́𝐚𝐛𝐥𝐞 𝐞𝐭 𝐜𝐡𝐚𝐫𝐦𝐚𝐧𝐭𝐞.




Un dimanche, Philippe m'a proposé de participer à un déjeuner collectif qui avait lieu dans la salle de l'église du village. Souriant, il m'a dit : "Si tu veux vivre l'atmosphère spirituelle, tu peux nous accompagner à la messe. Sinon, tu peux venir seulement au repas après la messe".
Philippe savait que je n'étais pas « religieux », mais il cherchait à plaisanter. Le repas de dimanche était composé de couscous et l'ambiance était agréable avec les personnes présentes. Je pu discuter avec le prêtre et une famille allemande qui résidait aux Milles.
𝐋𝐞 𝐬𝐭𝐞́𝐫𝐞́𝐨𝐭𝐲𝐩𝐞 𝐧𝐞́𝐠𝐚𝐭𝐢𝐟
Contrairement à notre vision stéréotypée dans les pays musulmans, sur l'Occident, j'ai remarqué qu’il y a également une vie sociale et une vie familiale ici. Donc avoir une approche stéréotypée entraîne souvent vision négative des choses, mais il peut être positif d'un autre point de vue. Cette position va me demander plus d'analyse et de réflexion. De manière objective, la communauté occidentale a toujours a toujours été considérée comme une « mauvaise société » par le monde arabe et les musulmans conservateurs.
Pendant mon séjour aux Milles je logeais près du grand magasin Carrefour, où je donnais souvent mes petits cours. J'ai commencé à explorer les variétés de fromages, de jambons et de vins français.
La cuisine française est tout aussi variée et délicieuse que la cuisine libanaise. Parmi les nombreux légumes et fruits méditerranéens, on peut citer l'huile d'olive, les courgettes, le basilic, la marjolaine, les haricots, etc...
Je suivais les cours de français au temple protestant. Cela m'a demandé beaucoup d'efforts, mais j'étais motivé. Puis j'ai rejoint les cours de FLE (Français Langue Étrangère) deux fois par semaine. Les autres jours, j’ai eu l’opportunité de découvrir la ville d’Aix en Provence et les villages environnants.
Le cours offrait une atmosphère propice à la rencontre entre diverses nationalités, diverses catégories de victimes de répression et de persécution, diverses expériences de migration et d'exil.
Agir est en réalité un collectif d'associations et de bénévoles qui joue un rôle de plate-forme d’aide aux démarches administratives et juridiques des demandeurs d’asile, et des migrants.
Certains bénévoles jouent le rôle de référents qui accompagnent les personnes, d’autres de professeurs qui dispensent le cours de français, enfin d’autres prennent en charge l’organisation d’activités culturelles et de rassemblements de solidarité.
Calas-Cabriès est devenu mon nouveau lieu de résidence après mon déménagement à Marseille. C'est une commune française, se trouvant dans le département des Bouches-du-Rhône en région Sud. Bruno et son épouse Elisabeth, chez qui je logeais, vivent en dehors du village.
La difficulté de cet hébergement résidait dans le transport, car la maison était éloignée de l'arrêt du bus. Néanmoins, avec les Français, il y a toujours une solution. Bruno m'a prêté un vélo pour que je puisse me déplacer entre la maison et le centre du village où se trouvait l'arrêt du bus.
Par son intermédiaire, j'ai pu rencontrer son amie italienne, qui acceptait de garder chez elle le vélo pendant mon déplacement à Aix. C'était une femme âgée de 92 ans. Elle nous a reçus dans sa vieille demeure et nous a préparé un café italien. Il y avait des poules dans son jardin.
Bruno est un chercheur en géologie, et il a une famille très gentille. Bien qu'il ait atteint un âge avancé, il est toujours très actif. J'ai eu l'occasion de travailler avec lui au jardin et faire une randonnée dans la forêt du village. Sa femme s'est montrée très compatissante et généreuse, Elle a souvent pris soin de mes repas et m'a réconforté, comprenant ma situation.
J’ai rencontré pendant ce mois leurs enfants et leurs petits-enfants. J’ai eu une très belle opportunité quand j'étais chez cette famille, celle d'aller dans la Drôme. Situé dans le sud-est de la France, ce département tire son nom de la rivière Drôme. Il fait partie de la région Auvergne-Rhône-Alpes.
Nous avons rendu visite à des amis dans leur vieille maison dans un petits village proche de Die. Ces ami, Philippe et sa famille habitent en principe au nord de la France, et ils viennent parfois pendant leurs congés dans cette maison de famille. Les deux familles avec leurs jeunes enfants, se sont réunies pendant deux jours dans cette maison pour passer de très agréables moments.
Selon la tradition régionale, et en tant qu’invité étranger, la famille m’a accueilli avec une bouteille de Clairette. Cette boisson est parfaite pour l’apéritif ou en accompagnement de desserts aux fruits ou au chocolat. Le cépage comprend au minimum 75% de muscat à petits grains blancs et un maximum de 25% de Clairette blanche et rose, ainsi que du muscat à petits grains rouges. On a passé une agréable soirée à discuter, jouer aux cartes et s'amuser des tours de magie et de jonglerie du petit-fils. Et pendant les journées, nous avons joué au ping-pong. Nous sommes également allés visiter la ville historique de Die.
L’apprentissage de la langue, de la culture et des coutumes, ainsi que La vie chez les accueillants français est caractérisée par l’abri, l'échange entre différentes civilisations.
𝐌𝐚 𝐟𝐚𝐦𝐢𝐥𝐥𝐞 𝐚̀ 𝐌𝐚𝐫𝐬𝐞𝐢𝐥𝐥𝐞
Cet été d'année 2017, ma famille est venue me rendre visite à Marseille, où mon père avait réservé un appartement pour une période de 7 jours. Bruno et Elisabeth m’ont conduit à l’aéroport pour aller chercher ma famille et j’étais très heureux que ma famille rencontre ma famille d’accueil. Ils sont restés un moment puis nous avons pris un taxi pour aller à l’hôtel. J’étais avec ma mère, mon père et mon frère benjamin, Ezzat.
Ezzat a maintenant 40 ans, mais il est resté un petit enfant pur. Il est trisomique et ne parle pas bien. Il était très heureux d’être avec nous, mais il souffrait beaucoup des pieds car il a la goutte. J’aime passer du temps avec lui, me promener, jouer, manger et boire du cacao ensemble. Il est comme une page blanche qui n’est pas contaminée par les méfaits humains. Hélas, il est maintenant sur un fauteuil roulant. Il habite toujours avec ma famille à Berlin et je vais le voir de temps en temps.
𝐋𝐞𝐬 𝐬𝐩𝐞́𝐜𝐢𝐚𝐥𝐢𝐭𝐞́𝐬 𝐜𝐮𝐥𝐢𝐧𝐚𝐢𝐫𝐞𝐬
La semaine a été magnifique et très agréable. Nous avons passé du temps à Marseille, visité les monuments et les sites touristiques, et profité des grands parcs. La ville était facile d’accès pour mes parents, du fait de la grande communauté arabe et musulmane. Le poisson de Marseille a été très apprécié par ma mère, tandis que mon père a apprécié les boucheries halal, qui conviennent particulièrement aux familles musulmanes, y compris la mienne en raison de notre religion. La balade dans les marchés animés fut un moment très agréable pour ma famille. Il y avait en particulier des spécialités culinaires orientales, et notamment libanaises. Beaucoup d’épices, du thym, de la sauce de sésame, du pain-pita, de l’houmous et des fèves. J’ai pris plaisir à cuisiner avec ma mère pendant cette semaine.
𝐂𝐨𝐧𝐯𝐨𝐜𝐚𝐭𝐢𝐨𝐧 𝐚̀ 𝐥'𝐎𝐅𝐏𝐑𝐀
Le dernier jour de ces vacances familiales, j’ai dû aller à Paris pour le RDV avec l’OFPRA (Office Français de Protection des Réfugiés et Apatrides). J’ai préparé ma valise, salué ma famille et suis parti à la gare St Charles. J’ai pris le train qui avait été réservé par l’association WELCOME. A Paris, j’ai été invité par un ami franco-libanais pour 2 jours. Mon ami m’a emmené à Fontenay-sous-Bois, commune française située dans le département du Val de Marne, à la limite du département de Seine-Saint-Denis, en région Ile de France.
J’ai dit à mon ami : « Ce RDV est décisif pour moi. C’est mon avenir en France ». Il m’a répondu : « Il faut répondre de manière précise, et en arabe. Pas de mots en français. Tu gagneras inchaallah ». C’est un souhait émis par les musulmans qui signifie « Si Dieu veut ». Ça m’étonne que cette expression soit souvent utilisée par les Français, comme d’autres mots arabes qui se sont glissés dans la langue française, notamment : souks, méchoui, houmous, etc… C’est la conséquence de la colonisation française en Afrique du Nord et de la migration arabe en France. C’est peut-être l’aspect positif de la rencontre de civilisations.
L’après-midi, j’attendais dans la salle d’attente de l’OFPRA avec mon dossier et j’avais confiance dans l’aboutissement de ma démarche. J’étais davantage rassuré quand un inspecteur est venu me chercher dans la salle d’attente pour m’amener dans le bureau. Il était jeune et avait l’air de bien connaître la situation au Liban. Nous avons surtout parlé de la menace, et de la valeur des media dans lesquelles j’ai publié mes articles. Il voulait savoir qui était le journaliste pro-iranien qui m’avait prévenu des menaces qui pesaient sur moi en raison de mes opinions politiques, m’assurant que le nom resterait secret.
L'interview avec l'inspecteur a duré vers 1 heure et demie, j'étais optimiste quoi que le résultat ne serait pas bien, selon la réponse que j'ai obtenue par la poste, après deux mois.
(à suivre)

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