Quelles
seront les impacts au Moyen-Orient suite au succès de Donald
Trump à l'élection
présidentielle des États-Unis du 5 novembre 2024? La guerre contre
Gaza et le Liban va-t-elle se terminer ?
Par : Moammar Atwi
De nombreuses personnes déplacées et touchées à Gaza et au Liban attendaient les conséquences de l'élection des États-Unis, dans l'espoir qu'un changement politique international puisse mettre fin à ce conflit sanglant entre l'Iran et Israël, auquel les citoyens libanais, syriens et palestiniens paient un lourd tribut.
En même temps, les conflits entre Israël et le Hezbollah s'intensifient. En effet, les attaques quotidiennes d'Israël contre la branche armée du groupe libanais pro-iranien ont considérablement augmenté, depuis le commencement du conflit à Gaza, en octobre 2023.
Il faut espérer que les relations familiales et commerciales entre le président Trump et les Libanais de la diaspora inciteront l’administration américaine à redoubler d’efforts pour arrêter ces conflits.
Relation Familiale
Le journal citoyen LIBNANEWS a relaté le 06 novembre : «Le mariage de Tiffany Trump avec Michael Boulos, un homme d’affaires d’origine libanaise. Ceci pourrait en effet ouvrir de nouvelles perspectives dans les relations entre l’entourage de Trump et le Liban. Michael Boulos est issu d’une famille influente dans le domaine des affaires avec des racines au Nigeria et au Liban. Son père, Massad Boulos, est également une figure notable des cercles d’affaires libanais. Le réseau familial des Boulos inclut des partenaires d’affaires au Moyen-Orient et en Afrique, ce qui leur confère une connaissance approfondie des enjeux économiques et géopolitiques de la région».
Le journal libanais a indiqué que Trump avait déjà tissé des liens avec des membres de la diaspora libanaise, notamment dans les secteurs de l’immobilier et de la finance. La diaspora libanaise en Amérique du Nord est bien établie et reconnue pour son influence économique.
Il y a cependant des craintes et des appréhensions chez les peuples du Moyen-Orient, particulièrement parmi les Libanais, syriens, jordaniens et palestiniens à propos des positions exprimées antérieurement par Trump, concernant la situation de Jérusalem, la Cisjordanie, le plateau du Golan et les territoires au sud du Liban.
Jérusalem le Nœud
En décembre 2017, Trump a reconnu Jérusalem comme capitale d'Israël, en totale rupture avec la politique de ses prédécesseurs. En conséquence, le 14 mai 2018, les États-Unis ont déplacé leur ambassade en Israël de Tel-Aviv à Jérusalem.
En1947, les Nations unies (ONU) avaient voté le partage de la Palestine en deux États: l’un arabe, l’autre juif. Jérusalem était exclue de ce plan et devait passer sous le contrôle de l’ONU, qui lui garantissait la liberté d’accès aux lieux de culte. Pourtant, en 1949, après la fin du mandat britannique et une première guerre avec les pays arabes, l’État d’occupation transférait sa capitale de Tel-Aviv à Jérusalem Ouest. Jérusalem est toujours parmi les nœuds les plus durs dans ce conflit.
Depuis la guerre de 1967 et la conquête des quartiers orientaux de la ville sainte, peuplés de Palestiniens, Israël considère Jérusalem comme sa capitale « indivisible et éternelle ». En 1980, la Knesset, le Parlement israélien, la désigne comme « capitale réunifiée », mais aucun pays ne la reconnaît comme telle. L’ONU estime que le statut final de la ville doit être négocié entre Israéliens et Palestiniens — ces derniers revendiquent eux aussi d’y installer la capitale d’un éventuel État palestinien (Le Monde, le 08 décembre 2017).
Le Monde a indiqué que «Les États-Unis ont joué un rôle central de médiateurs dans le conflit israélo-palestinien depuis quatre décennies. Ils sont proches d’Israël, qu’ils ont soutenu de façon décisive durant les guerres israélo-arabes de 1967 et de 1973, et qu’ils aident aujourd’hui massivement. Cependant, les prédécesseurs de M. Trump ont revendiqué un rôle de médiateur impartial (honest broker), tentant de faciliter le dialogue entre les deux parties».
En mars 2019, Trump a approuvé l'annexion par Israël du plateau du Golan, ce que personne auparavant n'avait fait, la communauté internationale considérant le Golan comme un territoire syrien sous occupation israélienne.
L'expansion des Colonies
Mais, la déclaration la plus dangereuse du président américain a eu lieu le 17 août 2024, lors d'un événement à Bedminster, dans le New Jersey, lorsqu'il a déclaré qu'Israël était un « petit point » sur la carte et il a demandé s'il y avait un « moyen d'en obtenir davantage », selon le Middle East Eye sur la plateforme X et dans un YOUTUBE.
Cette position conduira à une exacerbation de la violence si Trump met en œuvre ses idées illégales, favorables à l’extrême droite israélienne. Cela onduira à une nouvelle NAKBA pour les Arabes, qui perdront leurs terres et leurs maisons au profit de nouveaux colons, peut-être en Cisjordanie, au Liban, en Jordanie, en Syrie et peut-être dans le Sinaï égyptien.
La Catastrophe du Liban
La situation sur le terrain est de plus en plus grave, où l’organisation internationale UNICEF a décrit la situation au Liban comme catastrophique. Elle a indiqué qu’au moins 2 867 personnes auraient été tuées, dont 178 enfants, depuis le 8 octobre 2023. Et près de 75 % des décès ont eu lieu en quelques semaines, depuis la mi- septembre. Ainsi, plus de 13 000 personnes ont été blessées, dont 1 173 enfants.
« Avec un enfant tué et 10 autres blessés chaque jour, ce conflit est le plus meurtrier qu’ait connu le pays en 18 ans », selon de l’UNICEF.
À ce jour, on estime que 1,2 million de personnes, dont 400 000 enfants, ont été déplacées par les violences. Parmi elles, plus de 190 000 ont trouvé refuge dans 1 100 abris, la plupart étant des écoles publiques. Plus de 526 000 autres ont fui vers la Syrie et 22 400 autres vers l’Irak.
Destruction dans la banlieue sud de Beyrouth (France Info) |
Il est douloureux que les enfants soient les plus touchés par la guerre. À cet égard, le directeur général adjoint de l’UNICEF, Ted Chaiban, a annoncé que le bilan psychologique est terrible, en particulier pour les jeunes. Les enfants sont maintenant confrontés à des cauchemars de bombardements, dus à la perte d’êtres chers, à la destruction de leurs maisons et de leurs écoles.
43 341 morts à Gaza
Parallèlement, à Gaza, le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas a annoncé dimanche 3 novembre un nouveau bilan de 43 341 morts dans le territoire palestinien depuis le début de la guerre avec Israël.
Au moins 27 personnes ont été tuées ces derniers jours, a-t-il indiqué dans un communiqué, ajoutant que 102 105 personnes avaient été blessées dans la bande de Gaza depuis le 7 octobre 2023.
Gaza (BBC) |
La situation au Moyen-Orient est très complexe et critique, surtout après la décision du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu de destituer son ministre de la Défense, Yoav Galant proche des les démocraties américains. Il avait perdu confiance en lui pour diriger les opérations militaires en cours. Leurs relations étaient devenues tendues durant la guerre à Gaza. Il a nommé à sa place l'actuel chef de la diplomatie Israël Katz qui est proche de extrémistes droites.
Il y a quelques jours, le président républicain promettait dans un restaurant libanais dans l'État du Michigan de « mettre fin à la guerre au Liban et d'apporter la paix » s'il était réélu.
Même si la stratégie israélienne de « pression maximale » a réduit l'influence du Hezbollah, elle a aussi contribué à aggraver la crise économique en restreignant les investissements et en renforçant l'isolement du Liban sur le plan international.
Trump a demandé à Benjamin Netanyahou de terminer la guerre à Gaza avant son investiture en janvier. Malgré tout, le nouveau président américain n'a pas l'intention de diminuer le soutien des États-Unis à Israël.
« Je ne vais pas commencer de guerre, je vais arrêter les guerres. » Cette phrase, prononcée mercredi 6 novembre par Donald Trump lors de sa prise de parole à West Palm Beach, en Floride. Pourra t-il accomplir son promesse ?
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