𝑳𝒂 𝒍𝒊𝒃𝒆𝒓𝒕𝒆́ 𝒑𝒆𝒓𝒅𝒖𝒆 𝒅𝒂𝒏𝒔 𝒍𝒆 𝒎𝒆́𝒅𝒊𝒂 𝒍𝒊𝒃𝒂𝒏𝒂𝒊𝒔𝒆
𝐋𝐞𝐬 𝐬𝐢𝐭𝐮𝐚𝐭𝐢𝐨𝐧𝐬 𝐭'𝐨𝐛𝐥𝐢𝐠𝐞𝐧𝐭 𝐚̀ 𝐭𝐫𝐚𝐯𝐚𝐢𝐥𝐥𝐞𝐫 𝐚𝐯𝐞𝐜 𝐝𝐞𝐬 𝐠𝐞𝐧𝐬 𝐪𝐮𝐢 𝐧𝐞 𝐜𝐨𝐫𝐫𝐞𝐬𝐩𝐨𝐧𝐝𝐞𝐧𝐭 𝐩𝐚𝐬 𝐚𝐯𝐞𝐜 𝐭𝐚 𝐦𝐞𝐧𝐭𝐚𝐥𝐢𝐭𝐞́, 𝐨𝐮 𝐚𝐯𝐞𝐜 𝐭𝐨𝐧 𝐨𝐩𝐢𝐧𝐢𝐨𝐧. 𝐌𝐚𝐢𝐬 𝐢𝐥 𝐟𝐚𝐮𝐭 𝐞̂𝐭𝐫𝐞 𝐝𝐢𝐩𝐥𝐨𝐦𝐚𝐭𝐞 𝐩𝐨𝐮𝐫 𝐩𝐚𝐬𝐬𝐞𝐫 𝐥𝐞𝐬 𝐝𝐢𝐟𝐟𝐢𝐜𝐮𝐥𝐭𝐞́𝐬. 𝐋𝐚 𝐪𝐮𝐞𝐬𝐭𝐢𝐨𝐧 : 𝐣𝐮𝐬𝐪𝐮'𝐚̀ 𝐪𝐮𝐚𝐧𝐝 𝐭𝐮 𝐩𝐞𝐮𝐱 𝐬𝐮𝐩𝐩𝐨𝐫𝐭𝐞𝐫 𝐥𝐞𝐮𝐫𝐬 𝐟𝐚𝐮𝐭𝐞𝐬 𝐞𝐭 𝐥𝐞𝐮𝐫𝐬 𝐛𝐞̂𝐭𝐢𝐬𝐞𝐬 ? 𝐜'𝐞𝐬𝐭 𝐭𝐫𝐞̀𝐬 𝐡𝐨𝐧𝐭𝐞 𝐪𝐮𝐞 𝐭𝐮 𝐫𝐞𝐬𝐭𝐞𝐬 𝐭𝐫𝐚𝐯𝐚𝐢𝐥𝐥𝐞𝐫 𝐚𝐯𝐞𝐜 𝐪𝐮𝐞𝐥𝐪𝐮’𝐮𝐧 𝐪𝐮𝐢 𝐝𝐞́𝐟𝐞𝐧𝐝𝐞 𝐥𝐚 𝐝𝐢𝐜𝐭𝐚𝐭𝐮𝐫𝐞 𝐞𝐭 𝐬𝐞𝐬 𝐜𝐫𝐢𝐦𝐞𝐬.
En 2014, j'ai rejoint le journal « Assafir » qui était fidèle au régime de Damas, et j'ai travaillé en tant que rédacteur puis secrétaire de rédaction du site web, sans rédiger aucun article politique. Cette transition était motivée par des raisons matérielles et parce que je pensais que l'Assafir était moins proche des Iraniens que "Al Akhbar". Pendant mon travail soit à l'Assafir ou à l'Akhbar, je me suis disputé à plusieurs reprises avec certains collègues à cause de mon opinion contre la Syrie et contre l’Iran et ses mercenaires au Liban, Syrie, Yémen et Iraq.
Entre décembre 2015 et février 2016, j'ai reçu des menaces, dont trois appels téléphoniques identifiés et un document d'intimidation placé sur la vitre de ma voiture. J'ai demandé à l'avocat d'un ami ce qu'il pouvait faire et il m'a conseillé d'attendre parce que la source des menaces n'était pas connue. Si cela venait du Hezbollah », cela pouvait être grave, parce qu'ils dirigeaient le pays. L'un de mes "adversaires" a même piraté mon compte de messagerie et mon compte Facebook, après avoir publié des articles critiques à l'égard du Hezbollah », de la Syrie, de l'Iran et d’organisations terroristes islamistes sunnites et de groupes politiques islamiques.
Le compte a alors été fermé et je n'ai pu le ré ouvrir qu’en France. Toutes les menaces avaient disparu de la page. Ce qui m'a fait prendre la décision de partir, c'est l'atmosphère de terreur qui a été suscitée par les jeunes du Hezbollah » qui ont envahi à moto les zones sunnites du centre de Beyrouth, en lançant des slogans partisans pour protester contre le leader du parti Hassan Nasrallah.
𝑽𝒊𝒔𝒂 𝒕𝒐𝒖𝒓𝒊𝒔𝒕𝒊𝒒𝒖𝒆
J'ai envoyé une lettre à l'ambassade de Suisse sur la manière de demander l'asile. Ils m'ont expliqué que je devais en faire la demande sur le territoire suisse. Mais je n'ai pas pensé au règlement de Dublin et je suis entré dans l'Union Européenne par Paris avec un visa touristique français.
Il faut indiquer que je n'ai pas continué mes études en sciences politiques en 1992, j’ai choisi la philosophie et obtenu la licence, puis le master-1. L’étude de la philosophie a semé en moi le doute sur l’existence de Dieu et la religion. J’ai commencé une nouvelle phase de ma vie comme athée en 2000 en Arabie Saoudite.
𝒍𝒊𝒗𝒓𝒆 𝒔𝒖𝒓 𝒍'𝑰𝒔𝒍𝒂𝒎
J’ai publié mon premier livre philosophique intitulé "la charia du mal" dans lequel j'ai critiqué la mentalité dominante des musulmans et les dispositions de la charia, telles que le hijab, le « takfir » et l'interdiction de l'alcool et autres cas (une fatwa de déchéance du statut de musulman, celui-ci devenant kafir, c'est-à-dire mécréant, incroyant). Ce livre (éditeur Dar Nahda,2014, Beyrouth) "Shariaat Al-Mafased", ISBN 978-614-402-798-1) a été interdit d'entrée dans plusieurs pays arabes et islamiques parce qu'il a été jugé offensant pour la religion islamique. Les takfiris considèrent les musulmans ne partageant pas leur point de vue comme étant des apostats, donc des cibles légitimes pour leurs attaques).
Le 17 février 2016, j'ai contacté l'administration chargée des réfugiés en Suisse, qui m'a expliqué que je devais d'abord sortir de mon pays pour demander ensuite asile dans un autre pays. Le 27 avril 2016, j'ai obtenu un visa touristique des États Schengen via l'ambassade de France à Beyrouth pour trois mois.
𝑫𝒆𝒎𝒂𝒏𝒅𝒆𝒖𝒓 𝒅'𝒂𝒔𝒊𝒍𝒆
Le 13 mai 2016, j'ai atterri à Paris, et le 31 mai 2016, j'ai déposé une demande d'asile en Suisse. Mais celle-ci a été refusée en raison du traité Dublin, et j'ai été orienté vers la France. Le 21 octobre 2016 je suis arrivé à Marseille. Le 2 novembre 2016, j'ai déposé ma demande de protection à Marseille.
Je pense que ma situation au Liban ne sera pas sûre tant que le « Hezbollah » contrôlera la rue et le gouvernement et qu’existera une collusion étroite entre les organes officiels et le parti, d'autant plus que mes critiques adressées aux hauts responsables politiques, y compris le Président de la République, peuvent me conduire en prison. Je ne suis défendu ni par les chiites ni par ma communauté d’origine sunnite car mes idées sont jugées blasphématoires. C'est pourquoi je suis de plus en plus isolé. Je souhaite donc que votre tribunal me permette de bénéficier du droit d'asile politique en France, conformément aux principes d'égalité, de démocratie et de laïcité de la République Française.
Aujourd'hui, il y a un danger au Liban pour chaque écrivain ou journaliste qui critique les responsables politiques ou le clergé. Le témoignage de Reporters sans frontières, qui a écrit en 31 janvier 2018, le confirme : « Liban : un pouvoir de moins en moins tolérant à la critique journalistique ». Amnesty International a publié en 11 juillet 2018 une note : « Liban. Des militants détenus sont soumis à un chantage pour signer des engagements illégaux »
𝑳𝒆𝒔 𝒅𝒆𝒖𝒙 𝒅𝒂𝒏𝒈𝒆𝒓𝒔
Il y a donc deux dangers : la répression officielle et le risque d'abus par des partis ou groupes non identifiés. J'ai fini mon histoire à la Spada, par ajouter une phrase qui dit « je préfère mourir dans la mer de Marseille que d’être une victime de terrorisme au Liban ».
J'ai dû attendre 5 mois pour être convoqué par l'OFPRA pour l'entretien principal. Durant cette période, j'ai découvert les mauvais et les beaux côtés de Marseille. Vous pourrez voir à votre entrée dans la ville, des peintures retrouvées dans les grottes de Marseille et datant de 27 000 à 19 000 avant JC.
Le vieux quartier vous accueille depuis la gare Saint-Charles en centre-ville. Les bâtiments ont été préservés pendant des siècles, des gens y vivent toujours. Certains sont au bord de l’effondrement ou en train de s’effondrer.
Vous pouvez voir le quartier arabe où vivent les gens du nord Afrique. Ils font partie d’un grand groupe marginal non français qui vit à Marseille depuis une centaine d’années, comprenant des délégations du siècle dernier, originaires d'Italie, d'Arménie, de Corse, d'Espagne, de Grèce et du continent africain. Les Arabes et les Amazighs ont ici un caractère particulier. En fait, leur quartier regorge de gens et de commerçants vendant une variété de produits à la manière d'un marché arabe aux cardamomes (souk al-Halle), ainsi que d'hommes barbus en tenue décontractée. Les femmes en robe témoignent de la propagation de l'islamisme. Ici, les sons des chansons, de la musique, des plats de couscous et de tajines résonnent à travers plusieurs boutiques et maisons, vous donnant l'impression d'être aux portes de Marrakech ou Alger.
𝓪̀ 𝓼𝓾𝓲𝓿𝓻𝓮
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