mercredi 22 novembre 2023

𝓛𝓪 𝓶𝓪𝓵𝓮́𝓭𝓲𝓬𝓽𝓲𝓸𝓷 𝓭𝓮 𝓓𝓾𝓫𝓵𝓲𝓷 (2)

 𝑷𝒐𝒖𝒓𝒒𝒖𝒐𝒊 𝒋'𝒂𝒊 𝒒𝒖𝒊𝒕𝒕𝒆́ 𝒎𝒐𝒏 𝒑𝒂𝒚𝒔?

𝐒𝐢 𝐭𝐮 𝐞𝐬 𝐚̀ 𝐥'𝐚𝐢𝐬𝐞 𝐝𝐚𝐧𝐬 𝐭𝐨𝐧 𝐩𝐚𝐲𝐬 𝐨𝐮̀ 𝐭𝐮 𝐚𝐬 𝐝𝐮 𝐛𝐨𝐮𝐥𝐨𝐭, 𝐮𝐧 𝐥𝐨𝐠𝐞𝐦𝐞𝐧𝐭, 𝐮𝐧𝐞 𝐯𝐨𝐢𝐭𝐮𝐫𝐞, 𝐝𝐞𝐬 𝐚𝐦𝐢𝐬, 𝐮𝐧𝐞 𝐜𝐨𝐩𝐢𝐧𝐞 𝐞𝐭 𝐝𝐞𝐬 𝐩𝐫𝐨𝐜𝐡𝐞𝐬, 𝐜𝐞 𝐧'𝐞𝐬𝐭 𝐩𝐚𝐬 𝐮𝐧𝐞 𝐜𝐨𝐧𝐝𝐢𝐭𝐢𝐨𝐧 𝐝'𝐮𝐧𝐞 𝐯𝐢𝐞 𝐩𝐚𝐫𝐟𝐚𝐢𝐭𝐞. 𝐄𝐧 𝐭𝐚𝐧𝐭 𝐪𝐮'𝐞́𝐜𝐫𝐢𝐯𝐚𝐢𝐧 𝐞𝐭 𝐣𝐨𝐮𝐫𝐧𝐚𝐥𝐢𝐬𝐭𝐞, 𝐦𝐢𝐧𝐢𝐦𝐮𝐦, 𝐣'𝐚𝐢 𝐛𝐞𝐬𝐨𝐢𝐧 𝐥𝐚 𝐥𝐢𝐛𝐞𝐫𝐭𝐞́ 𝐝'𝐞𝐱𝐩𝐫𝐞𝐬𝐬𝐢𝐨𝐧, 𝐞𝐭 𝐥𝐚 𝐬𝐞́𝐜𝐮𝐫𝐢𝐭𝐞́. 𝐜'𝐞𝐬𝐭 𝐩𝐨𝐮𝐫 𝐜̧𝐚 𝐣'𝐚𝐮𝐫𝐚𝐢 𝐝𝐮 𝐬𝐮𝐩𝐩𝐨𝐫𝐭𝐞𝐫 𝐭𝐨𝐮𝐭𝐞𝐬 𝐥𝐞𝐬 𝐝𝐢𝐟𝐟𝐢𝐜𝐮𝐥𝐭𝐞́𝐬 𝐝'𝐞𝐱𝐢𝐥. 𝐌𝐚 𝐦𝐞̀𝐫𝐞 𝐦𝐚 𝐝𝐢𝐬 𝐭𝐨𝐮𝐣𝐨𝐮𝐫𝐬 : "𝐬𝐨𝐢𝐬 𝐩𝐚𝐭𝐢𝐞𝐧𝐭 𝐚̀ 𝐥𝐚 𝐟𝐢𝐧 𝐭𝐮 𝐫𝐞𝐦𝐩𝐨𝐫𝐭𝐞𝐫𝐚𝐬.




Les trois premiers mois à Marseille ont été très difficiles, lorsqu’il n’est pas possible d’obtenir directement une aide pour vivre et l’assurance-maladie car je prends régulièrement les médicaments de la tension, l’acide urique et pour l’autre maladie ; ainsi j'ai dépensé tout mon l'argent et j’ai dû demander l'aide de mon père qui habite avec la famille en l’Allemagne. Et j'ai également emprunté l'argent de mon cousin qui travaillait à l'époque à Dubaï.
Mes pensées me torturaient : qu'est-ce que je ferai si je ne trouve pas un logement ? Dans quelle situation je serai, si ma demande est refusée ? comment je vis si l'État était est en retard pour me donner l'aide financière ? est-ce que je peux travailler en attendant le traitement de ma demande ? Comment je peux apprendre la langue française gratuitement ?


𝑯𝒐̂𝒕𝒆𝒍 𝒅𝒆 𝒍𝒂 𝑪𝒂𝒏𝒆𝒃𝒊𝒆̀𝒓𝒆


Le premier week-end à Marseille a été très dur, logé dans un très mauvais hôtel sur la Canebière. Les meubles dégoûtants, les toilettes hors de la pièce en très mauvais état. Il fallait se lever tôt pour utiliser les toilettes dans l'un des cafés du voisinage, et les matins d'octobre sont froids, mais ce n’était pas cher et j’y ai séjourné seulement deux nuits. Puis j'ai loué 3 chambres sur Air-bnb pendant 4 mois. C'était mon séjour à Marseille avant de partir vivre à Aix en Provence.
La première étape pour demander l'asile en France consiste à se rendre à la structure de premier accueil des demandeurs d'asile (SPADA) à Marseille, elle est une association humanitaire qui s'appelait à l'époque Forum Réfugiés. Spada vous aide à construire votre dossier et à prendre rendez-vous au guichet unique pour les demandeurs d'asile (GUDA).
La deuxième étape : vous recevez une convocation pour vous présenter au GUDA à la Préfecture des Bouches-du-Rhône, (66A Bis rue Saint Sébastien 13006 Marseille). Le jour de la convocation, il est impératif de se présenter à l'heure et de porter des documents tels que l'indication relative à l'état civil et trois photos d'identité avant. Il s'agit de l'enregistrement de votre requête d'asile par la préfecture.
J'ai donc commencé mes procédures à la préfecture de Marseille. Il y avait une longue liste de personnes qui voulaient demander l'asile. Il fallait se présenter plus tôt pour terminer avant midi. Malgré la pression et le monde, les cadres ont été très aimables et serviables. Heureusement, parmi eux il y avait des gens qui parlaient arabe.
Également à la Spada, j’ai reçu de l'aide pour écrire mon histoire qu’il fallait envoyer à l'OFPRA (Office français de protection des réfugiés et des apatrides). Lors de l’enregistrement de demande d’asile, la préfecture se remet un formulaire de demande d’asile à remplir et à transmettre à l’OFPRA, afin qu’il puisse l’examiner et prendre une décision.


𝑹𝒂𝒄𝒐𝒏𝒕𝒆𝒓 𝒎𝒐𝒏 𝑯𝒊𝒔𝒕𝒐𝒊𝒓𝒆


J'ai raconté mon histoire au volontaire du Forum Réfugiés en présence d'interprètes arabes-français. J'ai raconté mes études au Liban et ma situation familiale, j'ai parlé de mon métier de journaliste et du fait que j’étais menacé à cause de mes opinions.
J'ai commencé ma carrière de journaliste en tant que rédacteur et je suis allé à l'Université pour étudier les sciences politiques puis la philosophie. J'ai travaillé comme journaliste car je voulais exprimer mon opinion clairement.
Voici mon récit. J'ai commencé ma vie de journaliste pigiste en 1992, quand j'étudiais la politique à l'Université libanaise. En juin 1996, j'ai rejoint un poste d'assistant juridique du gouvernement au Palais de justice de Beyrouth tout en poursuivant mon travail de journaliste. Entre 2000 et 2002, le quotidien saoudien « Okaz » m'a demandé de travailler à Djeddah comme journaliste. En 2002, j'ai fait un séjour en Allemagne où j'ai appris l'allemand. Je suis resté là-bas jusqu'à la fin de 2003. À la fin de 2003 je suis rentré au Liban, j'ai terminé la première phase de mon mastère en philosophie et j‘ai enseigné la philosophie dans un lycée près de Beyrouth.


C𝒓𝒊𝒕𝒊𝒒𝒖𝒆𝒓 𝒍𝒆𝒔 𝒎𝒆́𝒄𝒉𝒂𝒏𝒕𝒔


En 2006, j'ai trouvé un emploi dans un nouveau journal appelé « Al Akhbar », un journal libanais prétendant être indépendant, mais j’ai ensuite découvert que le Hezbollah et l'Iran se trouvaient derrière. J'ai rédigé des articles critiquant l'Iran, le Hezbollah » et le régime syrien, mais avec peu de critiques jusqu'au déclenchement de la révolution en Syrie. Le 18 juin 2011, j'ai rédigé un article concernant Rami Makhlouf, cousin du président Bachar al-Assad (http://www.al-akhbar.com/node/14856). Makhlouf était le principal élément corrompu en Syrie. J'ai écrit un article qui m'a exposé à des menaces et à des intimidations de la part des médias et des sites Internet du régime syrien et de ses mercenaires au Liban (article de Khodr Awarka, 27, 08, 2012.
Les responsables du journal Al Akhbar m'ont alors interdit d'écrire des critiques sur le régime syrien et le Hezbollah. Un ami proche du « Hezbollah » m'ayant dit que mes articles me nuiraient et me mettraient en danger, j'ai écrit mes critiques des islamistes en particulier et du régime syrien sur des sites web comme "Akhbar-boom", tout en restant au journal « Al Akhbar ».
En 2014, j'ai rejoint le journal « Assafir » qui était fidèle au régime de Damas, où j'ai travaillé en tant que rédacteur puis secrétaire de rédaction du site web, sans rédiger aucun article politique. Cette transition était motivée par des raisons matérielles et parce que je pensais que l'Assafir était moins proche des Iraniens que "Al Akhbar". Pendant mon travail soit à l'Assafir ou à l'Akhbar, je me suis disputé à plusieurs reprises avec certains collègues à cause de mon opinion contre la Syrie et contre l’Iran et ses mercenaires au Liban, Syrie, Yémen et Iraq.


𝑴𝒆𝒏𝒂𝒄𝒆𝒔 𝒕𝒆́𝒍𝒆́𝒑𝒉𝒐𝒏𝒊𝒒𝒖𝒆𝒔


Entre décembre 2015 et février 2016, j'ai reçu des menaces, dont trois appels téléphoniques identifiés et un document d'intimidation placé sur la vitre de ma voiture. J'ai demandé à l'avocat d'un ami ce qu'il pouvait faire et il m'a conseillé d'attendre parce que la source des menaces n'était pas connue. Si cela venait du Hezbollah », cela pouvait être grave, parce qu'ils dirigeaient le pays. L'un de mes "adversaires" a même piraté mon compte de messagerie et mon compte Facebook, après avoir publié des articles critiques à l'égard du Hezbollah », de la Syrie, de l'Iran et d’organisations terroristes islamistes sunnites et de groupes politiques islamiques.
Le compte a alors été fermé et je n'ai pu le ré ouvrir qu’en France. Toutes les menaces avaient disparu de la page. Ce qui m'a fait prendre la décision de partir, c'est l'atmosphère de terreur qui a été suscitée par les jeunes du Hezbollah » qui ont envahi à moto les zones sunnites du centre de Beyrouth, en lançant des slogans partisans pour protester contre le leader du parti Hassan Nasrallah.
J'ai envoyé une lettre à l'ambassade de Suisse sur la manière de demander l'asile. Ils m'ont expliqué que je devais en faire la demande sur le territoire suisse. Mais je n'ai pas pensé au règlement de Dublin et je suis entré dans l'Union Européenne par Paris avec un visa touristique français.
Il faut indiquer que je n'ai pas continué mes études en sciences politiques en 1992, j’ai choisi la philosophie et obtenu la licence, puis le master-1. L’étude de la philosophie a semé en moi le doute sur l’existence de Dieu et la religion. J’ai commencé une nouvelle phase de ma vie comme athée en 2000 en Arabie Saoudite.
En 2009, j'ai supprimé la mention religieuse de mes documents officiels au Liban (j'étais déclaré "sans religion"). Ma situation administrative, notamment en matière de mariage et de droit électoral est devenue difficile en raison de l'absence de mariage civil et de la classification des listes électorales selon les appartenances religieuses.
𝓪̀ 𝓼𝓾𝓲𝓿𝓻𝓮

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