lundi 27 juin 2022

Mon livre sur la Charia

 

Pour arranger le tout, j'ai fait paraître en 2014 à Beyrouth, dans une maison d'édition respectée, un livre critique sur la Charia*. J'avais décidé de dire la vérité, tant sur ce que je pensais de l'Islam (ou plutôt, de la façon dont il est pratiqué par les intégristes), que sur son instrumentalisation par des partis sectaires comme le Hezbollah ou les divers fondamentalistes sunnites (Frères musulmans etc.).                        


Inutile de dire que ce livre ne m'a pas fait que des amis… Plusieurs de mes affirmations, dont je donne des extraits en annexe 8, peuvent apparaître comme blasphématoires, soit à l'égard de la religion, soit envers des partis au pouvoir au Liban ou en Syrie.

Voici les principales thèses développées dans ce livre :

Ma critique de l'Islam est rédigée d'un point de vue qui se situe hors du dogme de la croyance dans le caractère divin du Coran (ce qui est en soi blasphématoire pour certains religieux). Cependant, j'y reconnais que le Coran, d'un point de vue profane, peut apporter et a pu apporter des contributions positives aux sociétés musulmanes; le problème est que les religieux islamiques s'intéressent peu à ces points positifs, par exemple dans l'optique d'éviter le mal…; ils tendent plutôt à faire empirer la situation… Mon livre est donc une invitation à l'interprétation du Coran. Certes, cela peut faire peur. Mais ont surtout peur ceux qui interdisent toute interprétation, toute critique…

C'est aussi un appel à la rationalité. Dire que Dieu, s'il existe, impose, comme cela se pratique chez les musulmans, toutes les modalités détaillées du culte (les rituels, les procédures, la façon de prier), c'est absurde et ridicule. C'est réduire Dieu à un tout petit dirigeant… Dans l'Islam, on dit souvent que "si tu ne fais pas ta prière comme ceci ou


comme cela, Dieu ne l'acceptera pas". Ce protocole, cette étiquette ne correspondent pas, selon moi, à la grandeur supposée de Dieu.

Mon livre critique également l'hypocrisie sur l'unité des croyants, la communauté de croyants (l’Oumma). Tous les prédicateurs ont plein la bouche de formules sur la tolérance, les frères en Islam etc., mais en réalité ils se détestent souvent hélas. Les mésententes, les scissions, les guerres mêmes sont nombreuses entre nous… Et en même temps, je montre certaines analogies ou convergences entre les frères (pourtant ennemis) que sont le Hezbollah (chiite) et les salafistes (sunnites).

Ces mouvements politiques théocratiques et liés à l'Islam (frères musulmans, Hezbollah, salafistes, Daech) ont des mentalités et comportements souvent très discutables. Ils recherchent d'abord leur propre intérêt (et pas l'intérêt commun) et diffèrent peu en cela des politiciens corrompus, alors qu'ils font la morale. En fait, ils utilisent la religion au lieu de la servir. De même, selon moi, les hauts dignitaires religieux comme ALQaradawi ou Khomeini s'approprient la religion et l'idée de Dieu, en se comportant comme des dieux vivants. Ils sont au-dessus de toute critique. Ils servent leur propre agenda, leurs propres objectifs. Ils ont droit de vie et de mort sur les autres humains…

J'accuse les clercs musulmans d'agir souvent en fonction de leurs intérêts, davantage qu'en vertu de principes éthiques. Par exemple, les fatwas sur le mariage des enfants me semblent inacceptables (il est possible pour un homme de 60 ans d'épouser une fillette de 11 ans; Aïcha avait 9 ans quand Mahomet l'épousa…), de même que celles sur le mariage effaçant le viol. Autre exemple d'injustice : un riche peut éviter de faire le Ramadan, en payant pour la nourriture de 60 personnes; ce n'est pas possible pour un pauvre. Il en est de même pour les mariages de convenance. Il existe beaucoup de "contorsions" de cette sorte.

Je n'accepte pas non plus cette thèse assez fréquente qui voudrait que l'autre qui est impur mérite d'être tué. Plutôt que de voir l'impureté en chacun de nous, nous préférons souvent la dénoncer chez ceux qui diffèrent de nous, selon le cas chiites, sunnites, salafistes, yazigis etc. (et bien sûr juifs et chrétiens).

Je critique certaines traditions cultuelles ou légales (Charia), comme l'imposition du voile (hijab). Pour moi, le port du hijab est une coutume sociale et non un devoir religieux. Mais il est actuellement utilisé comme outil de répression des femmes. Une part importante de mon livre est d'ailleurs consacrée aux injustices liées au statut des femmes.

Pour le peuple, la religion est à la fois une contrainte et une fête… Bien souvent, il n'y a pas de vraie croyance dans la religion, mais seulement dans ses aspects extérieurs (rites, grandes fêtes, retrouvailles communautaires, aspects culturels).

Finalement, mon livre est une invitation à revisiter les grands mythes qui sont à l'origine de la doctrine

islamique. C'est aussi un appel pour les musulmans à suivre l'Europe dans ses principes démocratiques; à se tourner vers la laïcité; et à accepter, de façon ouverte, l'intégration dans les sociétés diverses où nous sommes accueillis.


TABLE DES MATIÈRES

- Dédicace …………………………………………………………………………………………… 7

- - Introduction …………………………………………………………………………………… 9

CHAPITRE PREMIER : dans leurs cœurs une dérive

- l’interprétation en tant que méthode rationnelle …………………… 15

- le besoin d’un changement révolutionnaire………………………………………………… 19


- des êtres de troupeau …………………………………………………………………………… 27

- une pause avec Al Monbazillac…………………………………………………………………… 28

CHAPITRE DEUXIÈME : mentalité de l’élimination

- Attakfir « et « Attafkir « ( la tendance désignant les autres d’impies ou d’infidèles), et la

réflexion …………………………………………………………………………………………………… 37

- Attakfir masqué ( ou dissimulé) ………………………………………………………………………… 42

- la pensée des prisons ……………………………………………………………………………………… 45

- l’autre, le sale………………………………………………………………………………………………… 49

CHAPITRE TROISIÈME : L’obligation absente

- les rares fatwas

d’approximation………………………………………………………………………………………………… 57

- la bourgeoisie des fatwas ………………………………………………………………………… 62

- ce qui est tu dans le discours religieux ……………………………………………………………… 64

- ceux qui portent atteinte à ALLAH …………………………………………………………………… 68

CHAPITRE QUATRIÈME : Bid’ate AL WAHABIA

- cacophonie des fatwas…………………………………………………………………… 77

- les jugements des sultans …………………………………………………………………… 82

- pas de jihad ni Ijtihad…………………………………………………………………… 83


Luther de l’Islam …………………………………………………………………… 86

CHAPITRE CINQUIÈME : Époque pré-islamique ( Al Jahilya)

- La Jamaa (Le Groupe) au-dessus des valeurs ………………………………………………… 91

- mentalité de l’holocauste …………………………………………………………………… 100

- les légendes fondatrices du rite …………………………………………………………………… 104

- stérilité de l’éducation religieuse…………………………………………………………………… 107

CHAPITRE SIXIÈME : Incohérence de l’état Providence

- littératures ou textes piégés…………… 115

- SADDAM bête sacrifiée de l’Aïd …………… 121

- la démocratie désobéissante …………… 123

- à quand notre tour pour supprimer le sacré ? …………… 126

- Conclusion …………… 131

*****

Titre du livre : Loi des débauches

L’Auteur : Moammar ATWI

Objet de l’ouvrage : philosophie

Année d’édition : 2014/ ( correspondant à l’an 1435 Hégire)

Dimension : 17 x 24

Nombre de pages : 135

Publications de DAR ANNAHDA AL ARABIE ( Maison de la renaissance arabe),

BEYROUTH, LIBAN

Beyrouth, avenue de la Ligue Arabe, en face de la faculté de médecine

dentaire

Immeuble Eskandarani N°3 Rez-de-chaussée – et 1er étage


*-"Shariaat Almafaesd", ou "La Loi du mal" Dar Annahda editor, Beyrouth, Janvier 2014, ISBN 978-614-402-798-1




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