mercredi 29 juin 2022

Le médecin de Napoléon I et le chevalier qui a soigné les pauvres

 




Napoléon Bonaparte 1 (1769-1821) était connu pour son aversion légendaire des médecins et son refus des traitements. Il succomba à un cancer de l'estomac mais cela n'a pas empêché la présence de médecins à son service au cours de sa vie. L'auteur de cet article a rendu visite à l'un des descendants du premier médecin de Napoléon, Jean-Noël HALLÉ (1754-1822). Ce fut l'occasion d'éclairer la vie de ce médecin, dont la famille avait de nombreux talents scientifiques et techniques.



Jean Noël Hallé, né à Paris, est le fils du célèbre peintre Noël HALLÉ (1711-1781). Installé en Italie, il fut admis comme membre Pensionnaire de l’Académie de France à Rome dans sa jeunesse et accéda au poste de directeur de l’École de Rome. Les œuvres de son père influencèrent de nombreux artistes qui œuvraient dans les monuments les plus prestigieux de la France de l’époque, comme l'église Saint Vincent de Paul à Versailles, le toit de l'église de L'Assomption à Paris et le portrait de Nicolas Pierre Camus de Pontcarré, (1667- 1734) premier président du Parlement de Normandie). On retrouve ce tableau dans la collection du musée du Carnaval à Paris.







Une famille artistique douée

Son grand-père, Claude Guy HALLÉ (1652-1736) était également un peintre célèbre, dont l'une des œuvres importantes fut la décoration du Château de Meudon dans les Hauts-de-Seine. Il est l'auteur de la "Fête de l'annonciation" dans l'église Notre-Dame et d'un tableau représentant la réception du magistrat de Gênes à Versailles. Claude Guy Hallé est le fils de Daniel Hallé (1614-1675), qui a peint des portraits et des tableaux dans l'église de Saint-Ouen, à Rouen, sa ville natale.



Le fils de cette famille d’artistes bien qu’ayant été initié à la peinture par son père, choisit la médecine, profession dans laquelle il se distingua en contribuant au développement de recherches avancées sur la stérilisation, les vaccins et certaines autres maladies difficiles à soigner à son époque.

Jean Noël Hallé commence ses études de médecine en 1770 et obtient son doctorat en 1777. En 1778, il entre à la Société Royale de Médecine, où il est nommé professeur de médecine et de physique. Puis à la Faculté de Médecine en 1794, et devient ensuite professeur de médecine au Collège de France et membre de l'Académie des Sciences qu’il présidera en 1813.







Pionnier de l’Hygiène

En 1794, Antoine François Fourcroy (1755‑1809), chimiste du Congrès national, lui confia la chaire de physique médicale et d'hygiène de la Faculté de Médecine de Paris, qu'il venait de créer. Jean Noël Hallé excella dans ses recherches sur l'hygiène et fut le premier en France à enseigner à l'Ecole Normale.



Il fut également membre du Comité de la littérature primaire pour l'éducation médicale. Il publia "L'hygiène ou l'art de maintenir la santé", livre tiré de ses conférences au Collège de France.

Il fut le rédacteur en chef des ouvrages de Samuel Auguste Tissot, onze volumes publiés entre 1809 et 1813. En 1785, il publie une enquête sur la nature et les effets du méphitis.

Jean Noel Hallé est un pionnier de l'hygiène médicale, un fervent défenseur du vaccin et de la médecine préventive. Il est l’un des rédacteurs de la loi française sur les médicaments, publiée en 1813 et il participa à la rédaction du dictionnaire des sciences médicales. Il étudia les effets du camphre sur le cancer du sein, parvint à traiter la paralysie faciale par électrolyse. En 1800, il publia un rapport sur la vaccination, suivi d'un deuxième rapport en 1812 sur ses performances sur le territoire français. Son domaine d'activité s’est étendu jusqu’ en Italie, où il fut convoqué en 1810 pour organiser des campagnes de santé dans les régions de Lucques et de la Toscane.



Médecin de l'empereur



La vie de Jean Noël Hallé a été longue avant qu'il ne devienne le premier médecin de Napoléon. Il fut également convoqué par le roi Charles X (1757-1836) qui souffrait d'une maladie grave.



En 1804, Jean Noël Hallé devint le médecin particulier de Napoléon et de toute la famille impériale, en particulier de Joséphine de Beauharnais (m. 1796–1809), qui avait 6 ans de plus que l'empereur. Son amitié avec l'ancien médecin de Napoléon, Jean-Nicolas Corvisart (1755-1821) contribua grandement à son arrivée à la cour. Corvisart, décédé la même année que l'empereur prit surtout Jean Noël Hallé pour le seconder. Ironiquement, ce dernier est décédé un an après la mort des deux hommes.



Jean Noël Hallé était connu pour son courage dans la défense du chimiste français parmi les pères de la chimie moderne, Antoine Lavoisier (1743-1794), philosophe et économiste dont l’image était associée à la dévaluation et dénoncée par les autorités révolutionnaires qui l’ont considéré comme un traître à la nation et exécuté le 5 mai 1794. Au cours de son procès, Jean Noël Hallé l'a défendu devant le Congrès national, formé à l'époque par les cellules de la révolution française pour juger les individus accusés de trahison.

De nombreux articles ont été écrits, le félicitant pour son travail et sa générosité envers les pauvres. Un homme pragmatique qui ne parlait pas mais soignait gratuitement les nécessiteux. Il était connu comme le docteur des pauvres. Il fit beaucoup d’études et de recherches, en particulier au début de la révolution française.

Il fallait en effet surmonter la tempête qui changea radicalement la vie politique et sociale de la France après des siècles de domination de l'Église.

Ses talents, mentionnés dans certains livres, étaient innombrables.

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