mardi 28 juin 2022

La journée des réfugiés en France le 19 juin..

 Beaucoup d'humanité et un peu d'espoir


La longue journée de marathon à l'Université de Marseille-Aix- en Provence (sud de la France) n'était pas simplement une rencontre occasionnelle sur la migration et sa complexité ou sur les souffrances des réfugiés dans le "vieux continent".

Les discussions sur le programme ont porté sur de nombreux points et paragraphes traitant de la vie des migrants contraints de quitter leur domicile à cause de la pauvreté ou de la persécution, de la guerre, de la famine et des maladies. Certains ont « créés » en exil et sont devenus une partie de l'élite éduquée, scientifique ou politique du deuxième pays qui les a accueillis et leur a procuré un refuge sûr.





À partir de là, sous le titre : « ENTRE RECHERCHE ET ACTION- JOURNÉE D’ÉTUDE DU COLLECTIF MIGRATIONS ET ALTÉRITES », un groupe d'étudiantes et d'étudiants de l'Université a organisé cette activité (le mercredi 19 juin) en coopération avec AGIR (qui comprend environ 33 associations d'aide aux immigrés de la région AIX-EN-PROVENCE.

Dans le cadre de cette journée, la diversité et l’intensité de son programme étaient remarquables, notamment au cours des interventions d’immigrants qui sont devenus des scientifiques, des écrivains, des philosophes, des artistes et des penseurs qui ont excellé dans de nombreuses œuvres de création en exil.



Espace pour la créativité

L’aspect le plus intéressant pour le public était peut-être le petit espace qui accueillait une exposition de dessins de certains étudiants de la langue française avec AGIR. Des dessins portés entre couleurs et lignes nostalgiques de la patrie, des guerres et tragédies, des difficultés de départ et la douleur de l'absence.



Une variété de dessins et de textes de poésie, ainsi que de pensées et de récits de vie, témoigne de la profondeur de la crise, qui a touché de nombreux pays du monde arabe, de certaines régions d’Asie et d’Afrique jusqu’à l’Amérique latine. Les dessins des guerres syrienne et yéménite et la douleur du sans-abri, ainsi que la peinture africaine de la nature saccagée et de l’homme oppressé par les politiques de tyrannie. Il en est de même en Amérique Latine.

Chaque dessin en couleur ou texte écrit résume la lumière, l’ambition et les préoccupations de son avenir.

Pique-Nique avec AGIR




Une expérience réussie



« La journée universitaire passionnante du collectif Altérités et migrations par la restitution de leur recherche-action avec des migrants du collectif AGIR. À partir de l'animation des ateliers d'écriture leurs productions graphiques et vidéos ont été exposés et analysées. Le lien ainsi créé Université et Collectif AGIR est récent, c'est une réussite émouvante », selon la volontaire d’Agar Christiane Bateau.

Christiane, qui a participé à la préparation de cette activité, a souligné, à "Arab21", que l'importance du partenariat établi entre Agir et l'Université « a été une aventure réussie et émouvante ».

Les activités d’ateliers de rédaction organisées par l’Association des demandeurs d’asile pour exprimer le mot ou la couleur et le graphique de leur souffrance, la nostalgie de leur patrie, la peine de l’aliénation et les difficultés de la vie en exil.



Genre et Migrations

Dans le contexte universitaire, de nombreux professeurs et étudiants ont abordé divers aspects de la migration, ses défis et ses problèmes.

Les discours d'ouverture d'Alexis Nuselovici, professeur en littérature générale et comparée à l'université d’Aix-Marseille (CIELAM)et référent du Collectif Mig. Alt.

Denis Alcanez (LESA) a présenté l'expérience du réalisateur et producteur mauritanien Abdurrahman Sissako dans son film "Bamako" (2006).

Un long métrage qui a remporté le Grand Prix au Paris Film Forum. Fils de la ville mauritanienne de Kiffa, qui habite en France, célèbre pour son travail, ses œuvres cinématographiques traitant des difficultés que rencontrent les Africains face à la pauvreté, aux migrations, au chômage, à l’ennuie au terrorisme.

Camilla Lima de Medciros (CIELAM), une doctorante en littérature, militante pour AGIR, a également parlé de la souffrance des "mères en exil ou le vide maternel chez Clarice Lispector et Marguerite Duras" l'écrivaine brésilienne et la dramaturge française.

Anouchka Stevellia Moussavou a parlé de l'exil de Rachid et Nafissa, dans "Les alouettes naïves" de l'écrivain algérien Asia Djabar, émigré à Paris et décédé.



Le roman parle du statut des femmes musulmanes en Algérie et à l'étranger à travers de nombreuses personnalités. Le roman décrit un personnage "Nafisa" au cours des derniers mois de la révolution algérienne dans un camp de détention situé près de la frontière tunisienne, Et la relation d'amour avec le personnage « Rachid ».



Espaces et frontières

Dans l'après-midi, l'étudiante Sabine Gamba a présenté un article intitulé "Du jardin de l'enfance au déploiement des espaces et des frontières dans le théâtre de Wajdi Mouawad", le Metteur en scène libanais qui a émigré en France puis au Canada.

Pour sa part, Mahshid Tajilvou (Université d’Aix-Marseille) a présenté un article en anglais intitulé : "Coetzee’s paradoxical reading of the nature of self in Autobiography ».

Le romancier sud-africain John Maxwell Coetzee, Lauréat du prix Nobel de littérature 2003.

L'étudiante Anysia Troin-Guis (Fondation pour la mémoire de la Shoah- Université Paris 3) a pris la parole pour « documenter les violences historiques à travers le montage d’archives ».

Marjolqine Unter Ecker (CIELAM), a également parlé des "espaces hybrides et frontières afro-européennes dans l’œuvre d'Éva Doumbia", L’actrice française d'origine malienne et ivoirienne.



Emilie Boyer : « Faire parler l’autre : la langue de l’autochtone dans le roman centraméricain ».

Eva Rynal a posé la question : « Qu’est-ce que l’aller-retour ? Le mythe au service des déplacements et des espaces traumatiques ».

Sara Voke a posé une question comme un titre de son article : « L’expérience de l’exil et de l’écriture : de l’action à la recherche ».

Littérature de l’exil, de la souffrance et de la diligence dont ils ont fait preuve pour remporter de nombreux succès, malgré la douleur de l’aliénation et de la nostalgie de la patrie.

Cette longue journée de marathon a laissé des impressions tristes et belles pour tous ceux qui y ont participé.

Sabine Gamba a décrit l'exposition : « traversées d'espace, arrêts brutaux aux frontières, désir ici de regarder un peu le ciel ».

Pour Eva c’est : "Une rencontre qui rappelle les frontières tout autant qu’elle les abolit ».

Anysia est brève :

« Beaucoup d’humanité, d’étrange et de partage, un peu d’espoir en somme ».

Aix-en-Provence le 19/Juin/2019

Corrige : Marie Noelle. A



 

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