dimanche 25 septembre 2022

Les Réfugiés sont accueillis par des Français : JRS Welcome

 Par Moammar Atwi


L'Europe est confrontée à la plus importante arrivée de migrants de l'histoire récente : le problème du logement des demandeurs d'asile se pose pour accueillir des dizaines de milliers de personnes et de familles, comme dans d'autres pays européens plus riches et plus accueillants à l’image de l'Allemagne.

Planifier l’accueil des migrants
L’OFII (Office français de l’immigration et de l’intégration) exerce des fonctions exécutives relatives au logement et au soutien global des réfugiés en France. Ceux qui ont obtenu un logement sont répartis dans les communautés résidentielles (CADA, ATSA, CHU, CAO) et dans les hôtels réservés par les autorités compétentes à cette fin. En 2017, plus de quatre vingt dix mille réfugiés ont été hébergés ainsi.
D'autres ont passé des mois sans logement, certains sont restés sur les routes et dans les parcs, d'autres ont dû louer une chambre à leurs frais dans des conditions financières difficiles, car le demandeur d'asile n'a pas le droit réel de travailler avant d'être titulaire d’un statut de réfugié ou d’une protection subsidiaire.
Cependant, des ONG ont développé des service d’accueil des demandeur chez l’habitant. C’est le cas en particulier de JRS France (service jésuite des réfugiés) et de son programme JRS Welcome, qui permet d’accueillir des demandeur d’asile en cours de procédure. Généralement, ils offrent l'hébergement et des repas du soir, en plus de l'atmosphère appropriée pour communiquer avec les Français, apprendre leur langue et comprendre leurs coutumes et leurs traditions.
En outre, un vaste réseau de relations a été mis en place pour offrir aux demandeurs d'asile un réconfort après la détresse des risques mortels en mer et des difficultés de migration vers le nord. Bien que l'hôte n'interfère pas avec la vie privée de l'invité et ne lui pose aucune question particulière susceptible de le déranger, il lui « ouvre la porte » pour exprime ses préoccupations et ses problèmes au cas où le réfugié le souhaiterait. De cette façon, il l'aide à développer ses capacités linguistiques dans la conversation et la communication.

Les jésuites sont en tête
Par l'intermédiaire de JRS France, les Français disent aux migrants « bienvenue» Ainsi le migrant devient un invité dans une maison pour quatre à six semaines. Et certains d'entre eux poursuivent l’accueil en cas de nécessité. La relation entre la famille et le réfugié devient une relation sociale, une communication constante avec un suivi de la situation et ses développements, et une assistance si nécessaire. Ce service s'est étendu à de nombreuses régions et villes de France telles que Aix-en-Provence, Angers, Avignon, Gap, Lyon, Nantes, Toulouse, Salon de Provence…. sans oublier Paris, et bien d'autres. La coordination avec d'autres associations telles qu'AGIR, la CIMADE et Forum Réfugiés permet d’ identifier les demandeurs d'asile et examiner leur situation en vue de leur accueil.
Selon le site de JRS, chaque réfugié coûte entre quatre et vingt euros par jour pour l’hébergement (plus sept euros pour la nourriture de base, l'habillement et le transport).
Les demandeurs d'asile qui n'ont pas été hébergés par l’OFII souffrent beaucoup dans l'attente de l'examen de leur demande d’obtention d’un statut de réfugié politique ou humanitaire. Si cette demande est refusée, le réfugié peut exercer un recours devant la Cour nationale du droit d’asile (CNDA), avec souvent une longue attente. Dans ce cas, il doit vivre dans la rue ou essayer de travailler illégalement pour payer le loyer d'une chambre ou vivre avec des connaissances et des cousins résidants dans le pays. Il peut aussi recourir aux services d'urgence en composant le (115) ce qui reste très difficile à obtenir. .




C'est donc une expérience pionnière d'une association religieuse libre. Elle ne prend pas en compte l'appartenance religieuse de la personne ou de l'ethnie, elle n'interfère pas non plus avec la croyance de l'invité et ne lui impose rien. Au contraire, la relation entre la famille et l'invité se transforme en une relation fraternelle qui permet la découverte réciproque des coutumes et traditions ainsi que les dimensions sociales et mentales de chacun. L'hôte respecte les convictions religieuses du réfugié, ainsi que ses us et coutumes (nourriture , boisson etc…) .
Les réfugiés bénéficient non seulement de la famille d’accueil, mais aussi d'un réseau social, d’ activités culturelles et de divertissement d'art, des concerts et des visites dans les musées, les monuments et les villes . Il peut aussi acquérir une carte de membre de la bibliothèque publique, apprendre la langue, et participer à des activités sportives s'il le souhaite.
Des centaines de bénévoles, d'enseignants à la retraite, d'éducateurs, d'artistes et de travailleurs médicaux, sociaux et économiques travaillent sur le terrain.
JRS France compte dans les Bouches du Rhône Cent cinquante bénévoles en 2017. Trente et une personnes, dont quatre femmes, ont été accueillies et aidées.
Parmi ces volontaires, il y a Treize enseignants, soixante cinq familles d'accueil (Cinquante-neuf familles ont accueilli), soit un total de Trois mille trois cent cinquante nuits passées dans des familles d'accueil. L'association a également fourni un soutien juridique à treize demandeurs d'asile à travers huit volontaires. Trente-et-un personnes ont suivi des cours de français. (Dans la France entière JRS-Welcome a permis de réaliser près de Soixante-dix mille nuitées )
« JRS Welcome » tente de compenser la pénurie des services auprès des demandeurs d'asile, prévus dans la convention de Genève, les directives européennes et les lois françaises. Il s’agit de combler une lacune importante en termes d'hébergement des personnes qui ont été contraintes au déplacement, et qui espèrent trouver leur place dans la société française.
Il y a des associations religieuses, qui n'exploitent pas les situations des autres pour imposer des opinions sur l'invité à changer ses convictions, mais elles travaillent en conformité avec le message du christianisme sans rémunération et dans le cadre des lois du pays. Les églises chrétiennes, depuis l'époque des Lumières et l'état de Droit et de la laïcité pratiquent leur religion en aidant sans discrimination, sans faire du prosélytisme au sens traditionnel ou visée idéologique. Sur cette ligne, il y a d'autres associations qui contribuent à assurer le logement et il y a de nombreuses initiatives individuelles confirmant également que dans la société occidentale, il existe des sociétés humaines qui exercent le don et la compassion comme toutes les autres sociétés orientales.


publié en journal électronique ALAWAN, 19,Mars, 2018

Merci Sylvie et Philippe Halle pour la Correction linguistique

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